Photo sous marine: apprendre les fondamentaux techniques
Comprendre son matériel photo pour profiter pleinement de ses excursions sous marine
Je ne sais pas pour vous mais en ce qui concerne, la frustration est énorme quand je découvre des photos d’instants magiques sous l’eau gâchés par une mauvaise lumière, une mauvaise composition, ou par toute autre détails technique de ce genre.
Quand on est sous la mer, les 10 commandements du photographe sous marin ajoutés à un manque de maîtrise de son matériel (son boîtier, son flash sous marin, etc…) peut être fatal pour capter dans de bonnes conditions une scène qui se déroule sous nos yeux.
Rendez-vous service, et apprenez une bonne fois pour toutes les fondamentaux technique de la photo sous marine.
La vitesse d’obturation
Appelé aussi « Temps de pose » ou « vitesse ». Elle représente l’intervalle de temps pendant lequel la lumière vient « frapper » le capteur quand l’obturateur est ouvert.
Mais au fait, qu’est ce qu’un obturateur?
L’obturateur est le système placé entre le capteur et l’optique qui permet à la lumière de venir « imprégner » ce capteur pendant un temps donné.
Ce système peut être soit mécanique (reflex), soit électronique (mirrorless).
La vitesse d’obturation s’exprime en seconde.
Cependant, les temps de pose étant généralement très courts en photo sous marine, on entendra souvent parler de cette valeur en centième de seconde (1/60,1/100,1/500 etc).
Plus le temps de pose est long, plus le capteur recevra de la lumière et donc, plus la photo sera lumineuse.
Un temps de pose trop long peu avoir de mauvaise conséquence pour votre photo.
Le temps de pose et le flou
En effet, qui n’a jamais eu une photo floue, notamment lié à un temps de pose trop long.
Il y a deux sortes de flou induit par le temps de pose.
Le flou de bouger : vous ou appareil photo bouge pendant que l’obturateur est ouvert.
Le flou dû au mouvement du sujet : dans ce cas la, c’est le sujet que vous êtes en train de photographier qui bouge pendant que l’obturateur est ouvert.
Pour éviter les flous de bouger, privilégiez une vitesse relativement rapide pour figer la scène.
La vitesse minimale pour éviter le flou dû au photographe dépend aussi de la focale de votre objectif (pour faire simple, plus la longueur focale de votre objectif est grande, plus la vitesse d’obturation doit être élevé).
Il faut aussi tenir compte de la rapidité du sujet photographié.
Un animal immobile ne nécessite pas forcement une grande vitesse. En revanche, un poisson nageant à toute allure demandera de figer l’action pour avoir un résultat bien net.
Exemple du rendu d’un sujet en mouvement en fonction de la vitesse d’obturation
En photo sous-marine, une vitesse de 1/100 est une bonne base. Personnellement c’est ma vitesse de référence, celle que j’utilise comme réglage de base.
L’ouverture
Entendez par là, « l’ouverture du diaphragme ». Elle se mesure en nombre f (f2,8 ; f4 ; f10 ;f22 etc ).
Mais avant tout, qu’est ce que le diaphragme?
Le diaphragme est un élément mécanique se trouvant dans l’objectif. La plupart du temps il s’agit d’un diaphragme à Iris. Il régule à votre demande la quantité de lumière qui parvient au capteur en modifiant son diamètre d’ouverture.
Exemple d’ouverture du diaphragme. Plus le nombre f est petit, plus l’ouverture est grande.
Chaque « stop » (cran, palier) diminue la surface par deux, c’est-à-dire qu’entre chaque cran, la quantité de lumière varie de 2.
L’ouverture influe donc sur l’exposition, mais aussi sur la profondeur de champ.
L’ouverture influe donc sur l’exposition, mais aussi sur la profondeur de champ.
La profondeur de champs
C’est une autre notion très importante en photographie qu’il est impératif de bien comprendre.
La profondeur de champ est la zone de la photo qui va être nette.
Elle dépend de votre mise au point (l’endroit de la photo où vous allez faire la netteté) et de l’ouverture que vous avez choisie.
La « profondeur » de cette zone de netteté dépend directement de l’ouverture choisie, mais aussi de la longueur Focale de l’objectif utilisé.
Si vous voulez une photo nette du premier plan jusqu’à l’infinie, utilisez une grande profondeur de champ, donc une faible ouverture.
En revanche, si vous voulez mettre un sujet en valeur avec un jolie flou derrière , il faudra une faible profondeur de champ, donc une grande ouverture.
Maîtriser la profondeur de champ est donc capitale en photographie. Elle permet de mettre en valeur un détail, un sujet etc.
Le flou ou Bokeh (qui veut dire « flou » en Japonnais) contraste avec les zones nettes.
Elle donne du relief à votre photo et développe le coté artistique.
La sensibilité du capteur
Elle s’exprime en ISO (International Organization for Standardization). Il s’agit de la sensibilité du capteur à la lumière. Elle va donc influencer l’exposition de la photo.
Les ISO
Une petite valeur ISO petite que le capteur à une faible sensibilité à la lumière. Inversement une valeur ISO élevé indique que le capteur est très sensible à la lumière.
Donc, plus j’augmente les ISO, plus le capteur est sensible et moins j’ai besoin de lumière.
C’est particulièrement avantageux pour des scènes très sombre, ou alors qu’an on a besoin d’une vitesse d’obturation très rapide pour éviter le flou de bouger par exemple.
Mais la montée en ISO n’est pas sans conséquence. En effet, chaque capteur a une valeur ISO natif, c’est-à-dire qu’il est conçu pour avoir la meilleure qualité à cet ISO. Cette valeur est généralement basse. Or, plus on monte en ISO, plus la qualité diminue. On voit apparaître ce que l’on appelle du Bruit.
La valeur iso varie sur la plupart des boîtiers reflex entre 100 et 6400 iso. Cette plage est largement suffisante en photo sous-marine.
Généralement, j’utilise un valeur de 25O iso comme valeur de base. Mais je peux descendre à 100 iso si je fais un contre jour ou à l’inversement, monter à 800 iso pour les plongées profonde avec peu de lumière.
Donc on peut en conclure que l’on cherchera toujours à avoir une valeur ISO la plus basse possible afin de réduire au maximum le bruit numérique.
Heureusement, les constructeurs ont fait d’énormes progrès ces dernières années, si bien qu’ils ont fortement réduit et/ou repoussé l’arrivé du bruit dans les hauts ISO.
Gardez à l’esprit qu’une photo « bruitée » peut se rattraper en post-traitement. Il faut aussi tenir compte de la taille de la photo que l’on a besoin. Le bruit d’une photo sur un petit tirage ne sera pas visible par exemple.
En revanche, si vous voulez faire un grand tirage du style 4m x 3m, la il faudra penser à bien gérer le bruit.
L’exposition
L’exposition est la résultante des 3 valeurs (Vitesse,ouverture,ISO) vues précédemment.
C’est le triangle d’exposition.
Cette résultante est une valeur exprimée en IL (Indice de Lumination), ou EV en anglais (Exposure Value).
Elle est indiquée par la petite barre graduée qui se trouve en bas de votre viseur et qui va généralement de -2 à +2.
Chaque cran représente un stop. On peut faire varier le curseur pour le faire décaler sur chaque cran de plusieurs façon:
soit en jouant sur la vitesse
soit en jouant sur l’ouverture
soit en jouant sur la sensibilité
Entre chaque stop, la quantité de lumière est multipliée ou divisée par deux.
Cela signifie qu’a +1 IL, j’ai deux fois plus de lumière qu’a 0 IL. Inversement, à -1 IL j’ai deux fois moins de lumière qu’a 0 IL.
Comme représenté sur cette image :
si le curseur est à gauche sur la barre graduée, votre photo sera sombre.
si le curseur est au milieu de la barre graduée, votre photo sera correctement exposée.
si le curseur est à droite sur la barre graduée, votre photo sera claire.
Vous l’aurez compris, on peut jouer sur ces trois valeurs pour faire varier l’exposition. On a donc une multitude de combinaisons pour une exposition identique.
Le rendu sera-t-il le même?
Avec ces deux exifs: 1/200;f8;iso200 et 1/400;f4;iso200, on aura la meme exposition. En revanche, le rendu sera totalement différent.
L’ « expo » est aussi représentée par un histogramme, visible directement depuis votre boitier.
La partie gauche de l’histogramme représente les zones sombres.
La partie droite représente les zones claires de la photo.
Le but étant d’avoir un histogramme le plus « étiré » possible ce qui traduira une « bonne exposition« .
Dans la phrase du dessus, j’ai écris bonne exposition entre guillemets.
En effet, une bonne exposition n’est pas forcement le fait d’avoir un histogramme le plus étiré possible.
Une bonne exposition c’est avant tout réussir à créer l’ambiance que l’on souhaite apporter à sa photo.
C’est très concret en photo sous-marine, surtout en grand angle.
En photo d’ambiance, si vous placez votre curseur au milieu, les bleus seront pas fade, terne, délavé. Bref la photo n’aura certainement pas le même rendu que la réalité. Est ce donc une « bonne exposition »? Je ne le pense pas.
Pour avoir des bleus bien denses et profonds, vous devrez obligatoirement sous-exposer de plusieurs IL pour avoir un rendu qui se rapproche de la réalité.
Il faudra alors une autre source de lumière pour éclairer le sujet au premier plan. Cette lumière sera apporté par les flashs sous-marin. vous trouverez plus de précision dans le dossier Flash sous-marin.
Les différentes mesures d’exposition :
Votre appareil mesure la lumière qui traverse l’objectif à l’aide d’un posemètre.
Pour bien calculer l’exposition, vous pouvez tenir compte de la luminosité de toute la scène, d’une zone centrale de la scène ou bien d’une toute petite partie de la scène.
Pour cela, il faut savoir que votre appareil offre 4 options de mesure d’exposition:
Le mode de mesure évaluative (ou matricielle)
Il mesure la luminosité sur l’ensemble de l’image
Le mode de mesure spot
Il mesure la luminosité uniquement au centre de l’image, au niveau du collimateur centrale. La zone mesuré représente moins de 5% de la surface de l’image.
Le mode de mesure sélective
Ce mode est présent uniquement chez Canon. Il élargie la zone mesuré du mode spot à environ 10% de la surface de l’image.
Le mode de mesure pondérée centrale
Avec ce mode, la mesure de luminosité se fait au centre comme avec le mode spot. Elle tient également compte de la luminosité globale de l’image. C’est un mixe du mode matricielle et spot.
Suivant le mode choisi, les valeurs calculées seront très différentes, donc le rendu de vos photos aussi.
Le mode de mesure sélective
Ce mode est présent uniquement chez Canon. Il élargie la zone mesuré du mode spot à environ 10% de la surface de l’image.
Le mode de mesure pondérée centrale
Avec ce mode, la mesure de luminosité se fait au centre comme avec le mode spot. Elle tient également compte de la luminosité globale de l’image. C’est un mixe du mode matricielle et spot.
Suivant le mode choisi, les valeurs calculées seront très différentes, donc le rendu de vos photos aussi.
En photo d’ambiance, j’opte pour le mode de mesure évaluative. Pour la macro, j’utilise la mesure centrale pondéré.
Pour conclure sur les fondamentaux techniques de la photo sous marine
Vous l’avez compris, il est important de maîtriser un certain nombre de paramètres. cette maîtrise théorique vous permettra même , dans certains de vous en affranchir… en connaissance de cause.
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