Le mode Priorité ouverture (AV ou A), votre meilleure arme !
Pourquoi le mode AV ?
Avant de rentrer dans le vif du sujet, qu’est-ce que le mode priorité ouverture de votre appareil photo ?
C’est un mode semi-automatique ou semi-assisté si vous préférez. Comme son nom l’indique, l’appareil photo donne la priorité à l’ouverture. Cela veut dire que vous choisissez l’ouverture et l’exposition que vous souhaitez, puis que l’appareil ajustera de lui-même les autres valeurs en fonction de la luminosité de la scène.
Par exemple, je veux une ouverture qui me permet d’avoir une grande profondeur de champ, je choisis donc une valeur de f10.
A partir de cette ouverture choisie, j’indique à l’appareil l’exposition souhaitée :
- 2 IL
- -1 IL
- 0
- +1 IL
- + 2 IL
- etc … .
Une fois cette exposition déterminée, l’appareil ajustera la vitesse d’obturation et / ou la sensibilité (ISO) pour obtenir l’exposition demandée. C’est donc le posemètre de votre appareil photo qui va calculer (pratiquement instantanément) la vitesse qu’il convient d’utiliser.
Le gain de temps est considérable notamment pour les scènes d’actions où les secondes sont comptées
Lors d’une mise à l’eau avec les cétacés, vous devez gérer plusieurs paramètres en simultané :
- l’approche
- le palmage
- le placement par rapport aux animaux, au(x) bateau(x), aux autres plongeurs etc ….
Cela fait beaucoup de chose à gérer dans un lapse de temps parfois très court!!!! La complexité s'aggrave fortement avec les réglages de votre appareil pour ajuster au mieux possible l'exposition!!!
Il y a donc beaucoup d’actions qui se déroulent en simultané, sans parler des animaux qui peuvent se mouvoir rapidement. Dans le feu de l’action, il est donc difficile de gérer tous les réglages de la prise de vue. Ouverture, vitesse, sensibilité doivent être ajustées pour chaque prise de vue. C’est complètement impossible.
Exemple : Vous êtes avec un groupe de dauphins plutôt joueurs et vous faites une apnée à 6m de profondeur.
Un dauphin passe au-dessus de vous : la photo que vous allez prendre est donc en contre-jour, avec beaucoup de lumière.
Deux secondes plus tard, ce même dauphin fait une pirouette et passe en-dessous de vous. A cet instant, la photo que vous allez prendre est sur fond bleu avec beaucoup moins de lumière que la précédente.
On en conclut que les deux photos prises à seulement 2 secondes d’intervalle n’ont pas du tout les mêmes expositions.
Etes-vous capable d’ajuster ces réglages en mode manuel dans se laps de temps ? Cela semble compliqué !!! En utilisant ce mode semi-assisté, vous ne vous soucierez plus de l’exposition de votre photo. Toute votre attention se portera sur la scène à photographier, votre environnement (qui peut être plus ou moins dangereux) le cadrage, la composition etc. … .
Comment utiliser le mode AV?
Ok, on a vu les avantages que nous procure le mode priorité ouverture. Cependant, quelques réglages sont nécessaires pour parfaitement maîtriser ce mode. En effet, il va falloir indiquer quelle valeur de sensibilité, d’ouverture et d’exposition pour avoir une photo nette et exposée comme on le souhaite, et tout ceci dans presque toutes les conditions possibles. Bien sûr, je vais vous expliquer les raisons qui m’ont fait choisir ces réglages, que j’utilise depuis plusieurs années maintenant.
L’ouverture :
Une ouverture moyenne, comprise entre f9 et f11 pour les appareils reflex, est requise pour ce genre de photo.
Cette ouverture moyenne permettra une bonne profondeur de champ même si la mise au point est proche, ainsi qu’un meilleur piqué.
Outre ces deux notions, une ouverture moyenne forcera l’appareil à ne pas trop descendre en vitesse, ce qui nous amènerait du flou de bougé (généré par vous et/ou le sujet). Attention, pour bien figer une scène sans flashs, évitez de descendre en dessous d’1/100 de seconde. Pour ne pas descendre en-dessous de cette vitesse d’obturation, nous allons voir la prochaine valeur à indiquer : la sensibilité.
La sensibilité :
Comme je l’ai dit précédemment, le mode AV peut engendrer une vitesse trop basse. Le but est donc de régler la sensibilité de manière à ce que la vitesse soit au-dessus de 1/100. Cette sensibilité dépend de la lumière ambiante. Une valeur de 200 iso peut être utilisée si la lumière est abondante, comme le matin par exemple, quand le soleil tape bien fort, ou encore sur un fond de sable clair. En revanche, si l’action se passe au crépuscule, il n’est pas rare de monter à une valeur de 800 iso. avec une lumière basse et / ou un fond sombre. La valeur moyenne « passe partout » est souvent de 400 iso. C’est d’ailleurs la valeur que j’utilise par défaut.
Toutefois, pour savoir quelle valeur utiliser, pointez l’appareil vers la zone la plus sombre, c’est à dire vers le fond, et regardez la vitesse qu’indique le boitier. Il vous suffira ensuite d’ajuster la sensibilité pour que celle-ci soit légèrement supérieure à 1/100.
L’exposition :
La troisième valeur à déterminer est l’exposition que vous voulez donner à votre photo. Je choisis volontairement de sous-exposer mes photos.
parfois à -2IL quand il y a beaucoup de lumière
parfois à -1IL quand le ciel est bien couvert par exemple.
Pourquoi sous-exposer me direz-vous ?
Rappelez-vous l’article sur le format RAW.
En maîtrisant le potentiel de ce format, vous ne photographierez plus pour avoir une « bonne » expo sur le retour écran de votre appareil, mais vous photographierez en tenant compte des possibilités qu’offrent ce format.
C’est exactement ce que je fais en sous-exposant de la sorte. Le but premier de cette sous-exposition est d’éviter de cramer les zones blanches de la photo comme l’écume ou le ventre blanc d’une baleine à bosse par exemple. Cette technique rencontre toutefois des limites en contre-jour avec le soleil dans le cadre. Elle a cependant le mérite de densifier et d’approfondir les bleus. Ces réglages imposent néanmoins, la plupart du temps, d’éclaircir les tons sombres de la photo en post-production. Il est donc primordial de bien connaître les possibilités de son appareil (ou plutôt de son capteur) afin de ne pas franchir les limites pour qu’il n’y ait pas trop de bruit en post-production. Pour cela, les appareils de dernières générations comme les Canon 5dsR, Canon 5d Mark4, Nikon d850, Sony A7R2 nous offrent d’excellentes possibilités. J’avais quand même de très bon résultats, à l’époque, avec mon vieux Canon 5D Mark 2.
Mise au point, cadrage et composition:
Le fait d’utiliser un mode semi-automatique nous libère l’esprit et nous confère plus de temps. Mais comment exploiter ces précieuses secondes qui s’offrent à vous ?
C’est simple : elles serviront à améliorer votre placement vis à vis du sujet, et vous donneront un net avantage pour le cadrage et la composition de votre photo.
Ce sera votre seule préoccupation dans l’eau.
Quelle méthode de mise au point choisir ?
Voici un autre point très important pour réussir vos photos.
La mise au point sera bien sûr en mode automatique.
Mais quel mode choisir de mise au point choisir, quels collimateurs activer ? Tous, un seul ? Si vous sélectionnez un mode qui n’est pas approprié, l’appareil photo risque fort de « mouliner » pour faire la mise au point et vous perdrez l’avantage de temps du mode semi-automatique. Vous risquez aussi, malgré vous, que votre appareil photo fasse la mise au point sur une autre zone de la scène, comme par exemple l’écume qui se trouve en surface. Dans ce cas-là, vous risqueriez d’avoir votre sujet flou.
L’hyperfocale:
Pour pallier à ce problème, certains photographes utilisent la technique de l’hyperfocale. Je ne suis pas franchement convaincu par cette technique car je trouve qu’il y a une perte de piqué par rapport à une mise au point faite sur le sujet. De plus, avec l’hyperfocale, vous ne pouvez plus zoomer / des-zoomer pour ceux qui ont un objectif à focale variable comme par exemple un 16-35 (qui pour moi est la focale idéale sur un appareil plein format pour ce genre de photo).
Alors comment éviter ces désagréments et s’assurer d’avoir une bonne mise au point ?
Personnellement, j’utilise le collimateur central pour ce genre de photographie. Je fais la mise au point en appuyant sur le déclencheur à mi-course, puis recadre comme je le souhaite juste avant de prendre la photo.
C’est selon moi la meilleure méthode pour être certain de sa mise au point.
Je n’ai jamais eu de surprise avec cette technique. En outre, si vous sélectionnez l’ensemble des collimateurs, la mise au point a de fortes chances de se faire au mauvais endroit. Pour les appareils compacts, la mise au point est lente et fastidieuse. Hélas, il n’y a pas de solutions miracles si ce n’est l’anticipation.
La composition :
Parlons maintenant de la composition de votre photo. Cette notion doit être bien présente dans votre esprit au moment de la prise de vue.
Vous devrez ainsi :
- placer le sujet dans le cadre de manière à toujours le mettre en valeur
- éviter de le coller aux extrémités du cadre, sans pour autant le centrer.
- ne pas « perdre » l’animal dans le bleu (c’est la raison pour laquelle il faut -dans la mesure du possible- essayer d’être assez proche du sujet).
De manière générale, évitez d’avoir des zones mortes ou négatives. Ces zones sont les endroits de la photo où il n’y a rien à part du bleu. Sans sujet ni texture, elles ne doivent pas dépasser, selon moi, 1/3 de la superficie de la photo (bien sur ce ne sont que des recommandations, en photographie, il n’y a pas de règles absolues).
Pour éviter ces zones négatives, vous pouvez vous aider de la surface de l’eau et de l’éventuel reflet des sujets sur celle-ci.
Aussi, la texture de la surface apportera de la matière à votre photo, comme pour les exemples suivants :
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