Géologie : Les fondations du lagon, un témoigne du passé révélé

Géologie : Les fondations du lagon, un témoigne du passé révélé

Les premières données que nous partageons sont d’ordre géologique. Certaines particularités de la barrière de corail ne peuvent pas être perçues par les diverses missions bathymétriques des dernières années. La forme de la pente externe du récif est un témoignage du lointain passé de Mayotte, quand le niveau des océans était plus bas d’une centaine de mètres. Chaque plongée nous fait remonter dans le temps de plusieurs milliers d’années.

Nos explorations de la pente externe de barrière récifale, entre 0 et 120 m de profondeur, nous ont permis de dessiner une coupe transversale caractéristique de tous les sites où nous avons pu plonger dans la zone Sud-Ouest du Grand récif du Sud : une succession de tombants comme ils apparaissent sur le croquis suivant :

Coupe_type_pente_externe

Coupe transversale schématisée de la pente externe duGrand Récif du Sud

Le Professeur B.A. Thomassin a eu l’occasion en 1991 de plonger avec une équipe de géologues du GEOMAR de Kiel avec leur sous-marin « Jago» dans les profondeurs des pentes externes des récifs, tout autour de Mayotte. Nous avons pu comparer nos observations aux relevés établis à cette période. Déjà à cette époque, ils avaient pu remarquer quelques particularités de la base du second tombant (présent sur toute la périphérie du lagon) qui se trouve à environ -80 m de profondeur. Cette base est caractérisée par une série de surplombs et de cavités plus ou moins grandes. Ces formations particulières seraient les marqueurs de l’érosion du toit d’un ancien récif fossile, par l’assaut répété des vagues.

La_cavitée_des_éponges_2

Photo panoramique d’une des nombreuses cavités qui se trouve à la base du second tombant, à environ 80 mètres de profondeur.

Vue_panoramique_de_la_Cathédrale_

Une photo panoramique pour mettre en évidence l’impressionnant volume de cette cavité. L’entrée que l’on aperçoit à droite de la photo se trouve à une profondeur de 70 mètres. Je suis à 70 mètres de profondeur pour réaliser cette photo. Le toit de la voute quant à lui se trouve à un peu plus de 65 mètres de profondeur. Panoramique composé de 20 photos pour 300 millions de pixels.

Panorama_de_la_Cathédrale_

C’est littérallement à l’intérieur du récif que j’ai réalisé ce panorama de 288 millions de pixels. J’ai découvert cette grotte le 19 Mai 201! avec mon ami Olivier présent sur la photo. A ce moment la, nous avions du mal à nous rendre compte de l’imposant volume de cette grotte. Photo prise à 75 mètres de profondeur.

2018_12_BARATHIEU_Mayotte_1227

Une autre photo prise dans La Cathédrale à une profondeur de 73 mètres. Difficile d’évaluer les dimensions hors normes de cette cavités. Mais la photo parle d’elle même.

2018_12_BARATHIEU_Mayotte_1272

Le plongeur donne l’échelle de la cavité.

En parallèle, nous avons pu déceler des points particuliers sur la pente sableuse s’étendant entre le 2nd et 3ème tombant, entre -80 et -100 mètres.

Ces sites remarquables tant du point de vue géomorphologique que de leurs biodiversités présentent de nombreuses similitudes qui les caractérisent. Ici, deux blocs séparés par une faille dont la base se situe entre -90 et -95 m de profondeur et dont le sommet se trouve à 75 m.

Panorama_Arche_100_m_deep

Un panorama réalisé à 100 mètres de profondeur. on doit etre seulement qu’une toute petite poigné de photographe à réaliser ce genre de cliché. Je me suis donc « amusé » à descendre un trépied avec une rotule panormique « Home made » pour réalisé ce cliché quelque peu unique. Composé de 9 photos pour un totale de presque 200 millions de pixel. Je me trouve à environ 20 mètres de ces magnifiques formations relié entre elles par une arche. Cette photo m’a couté 150 minutes de décompression, mais elle en vallait la peine. Vous apprécirez la grandeur de ces structures en les comparant à la taille du plongeur.

Une question s’impose, quelle est l’origine de ces formations Prof. Thomassin ?

Prof. B.A. Thomassin

 Il peut s’agir soit de 2 pâtés coralliens construits in situ en avant et au pied d’une falaise récifale, soit de morceaux de récif éboulés depuis cette falaise et qui, après avoir chuté, se sont arrêtés là. L’énigme n’est pas encore résolue ? Pour cela, il faudra carotter une « éprouvette » à l’intérieur de ces pâtés en utilisant la petite foreuse à air comprimée, simpliste et légère, mise au point par mon ami le Prof. W. Chr. DULLO et ses étudiants (du GEOMAR, Kiel) : un pistolet à air comprimé démonte-écrous de roue d’automobile ou « clé à choc », relié à une bouteille d’air comprimé équipée d’un 2ème étage de détendeur (pour fournir de l’air à 7 bars de pression), et dont le mandrin est muni d’un tube de carottier au trépan diamanté, de 30 cm de long pour 4,5 cm de diamètre. L’outil simple et peu onéreux a fait ses preuves dans plein de récifs coralliens de l’Indo-Pacifique, de la Mer Rouge, aux Comores, en passant par les Maldives,Madagascar, etc. Vous savez, en plongée subaquatique, mon expérience de plus de 50 années de terrains récifaux m’a dicté qu’il faut toujours faire simple, le plus léger et le moins encombrant possible, tout en restant très maniable au fond et surtout très performant !


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A l'intérieur du récif
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