Qu'est ce qu'un recycleur de plongée sous-marine?
Qui n’a jamais rêver de pouvoir rester indéfiniment sous l’eau, à nager avec les poissons, à faire corps avec eux à tel point d’oublier que nous ne sommes pas des animaux marins ? Je pense que c’est le rêve de tout plongeur.Ce rêve est désormais accessible au moins pendant quelques heures grâce à ces machines : les recycleurs.
Les recycleurs, des machines dangereuses ?
Pendant longtemps, le recycleur avait une très mauvaise réputation. Et il faut dire qu’elle lui colle encore un peu au canistère. Ces machines ont pour réputation d’être complexes, engendrant une longue et fastidieuse préparation avant de plonger. Elles ont aussi une réputation de machine dangereuse !!!!
Ce qui pouvait être vrai dans le passé ne l’est le plus aujourd’hui. Les recycleurs deviennent de plus en plus fiables.
De fait, leur utilisation tend à se démocratiser de plus en plus. Il n’est donc plus rare d’en croiser dans les centres de plongée.
Cette pratique, autrefois réservée aux « experts » de la plongée TEK, séduit aujourd’hui de plus en plus de plongeurs « grand public ».
C’est tout simplement une petite usine à gaz portative.
Un recycleur : qu’est-ce que c’est et comment fonctionne-t-il ?
Le recycleur à circuit fermé (CC) est une machine qui recycle le mélange gazeux que respire le plongeur. Celui-ci respire dans ce que l’on appelle une boucle respiratoire.
De ce fait, contrairement à un circuit ouvert (CO) où l’air inspiré est perdu une fois expiré, le recycleur capte cet air et le recycle pour le ré-introduire dans la boucle respiratoire.
Ce mécanisme diminue considérablement le volume d’air nécessaire pour la même plongée.
Définition d’un recycleur en détail :
Ok ? Vous avez compris le principe de base ? Je vais désormais vous expliquer tout ça un peu plus en détail.
L’air que nous respirons au quotidien est un mélange gazeux composé de 21 % d’oxygène et de 79% d’azote.
En Circuit Ouvert, l’air expulsé de nos poumons passe par le second étage pour faire de jolie petites bulles qui remontent à la surface. Cet air définitivement perdu contient encore de l’oxygène : entre 16 et 17 %. Mais quel gâchis me direz-vous !!! Et je suis complètement d’accord avec vous.
En effet nous consommons seulement 4 à 5 % de l’oxygène par inspiration.
Pourquoi ne pas utiliser tout cet oxygène avant d’en faire des bulles ???
C’est à partir de là que ça se complique en petit peu. Notre corps à besoin d’une quantité d’oxygène suffisante pour fonctionner. Ce taux d’oxygène ne doit être ni trop bas, ni trop élevé. Le pourcentage minimal d’oxygène à la surface doit être de 16%. En dessous de ce seuil, on est en mélange hypoxique et il n’est plus respirable. 16% c’est donc le taux d’oxygène minimal que doit contenir un mélange que l’on respire à la surface. C’est aussi le taux d’oxygène qui ressort de notre expiration.
Le but du recycleur, du moins l’une de ses fonctions, est donc de réinjecter l’oxygène consommé par le plongeur.
Mais ce n’est pas tout ! Si nous consommons de l’oxygène, nous produisons aussi du CO2, très nocif pour notre bon fonctionnement. Si le taux de CO2 augmente trop, le plongeur risque une crise d’hypercapnie. C’est la raison pour laquelle le recycleur est doté d’un filtre qui capte le CO2 émis par le plongeur. On ne peut donc pas respirer le même air bien longtemps car notre organisme métabolise l’oxygène présent dans l’air.
Un autre phénomène implique une nécessaire purification de l’air avant de le re-respirer
En effet, nous consommons de l’O2 mais en contrepartie, nous rejetons du CO2. Le recycleur à donc pour fonction de « purifier » l’air de la boucle en captant ce CO2 émis et en maintenant le gaz de la boucle viable pour le plongeur en injectant l’O2 consommé par celui ci.
Voilà le principe de base de tous les recycleurs à circuit fermé.
Cependant, il existe plusieurs variantes de recycleur à circuit fermé :
les eCCR (recycleur à gestion électronique)
les mCCR (recycleur à gestion mécanique)
les hCCR (recycleur hybride : gestion électronique ou manuel).
Le principe de base étant le même pour tous les recycleurs à circuit fermé, les éléments le constituant sont sensiblement identiques sur toutes les machines.
Schéma du recycleur Inspiration :
On remarque tout de suite les principaux composants de la machine :
Le faux poumon expiratoire :
c’est une vessie qui vient se remplir de l’air vicié expiré par le plongeur.
Le Canister :
c’est la partie centrale du recycleur, qui contient le filtre à chaux sodé (scrubber) captant le CO2 émis par le plongeur. Il existe deux sortes de canister : Radial et axial.
Les sondes O2 :
plus couramment appelées « cellules », ce sont des éléments essentiels dans le fonctionnement d’un recycleur. Les cellules ont pour rôle de contrôler à tout instant la PPO2 de la boucle respiratoire. Elles sont généralement au nombre de 3, mais certains recycleurs en comptent 5.
Les contrôleurs :
la partie électronique du recycleur, au nombre de 2 par soucis de redondance. Ils analysent, indépendamment l’un de l’autre, les valeurs données par les cellules oxygène.
Le solénoïde :
c’est une sorte d’électrovanne que le contrôleur ouvre plus ou moins longtemps pour faire l’appoint d’oxygène dans la boucle respiratoire et maintenir une PPO2 constante.
Le bloc O2 :
c’est une petite bouteille de 2L ou 3L remplie d’oxygène pur. Elle est reliée à la boucle par le solénoïde et par un injecteur manuel.
Le faux poumon inspiratoire :
c’est la vessie qui reçoit l’air « purifié » du CO2 après son passage dans le canistère, enrichie en oxygène après avoir été analysé par les cellules.
Le bloc Diluant :
c’est la même bouteille que le bloc O2 mais remplie avec un gaz diluant (air ou trimix). Ce gaz sert à maintenir un volume constant dans la boucle respiratoire. Le plongeur peut injecter du diluant à la demande via un injecteur manuel.